L'avis de Lucas sur "Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon" de JP Dubois10/18/2019
Aujourd'hui jeudi 17 octobre 2019 c'est un jour très important : nous allons rencontrer les auteurs dont nous lisons les romans depuis plus d'un mois. Direction Nancy où une grosse organisation a été prévue et où nous sommes attendus pour rencontrer une bonne partie des écrivains en lice pour le prestigieux prix Goncourt des lycéens 2019 ! Serez-vous curieux de connaître la liste de nos questions ? Nous la dévoilons ci-dessous ! Nouveau reportage sur notre participation au jury du Goncourt des lycéens sur la radio Dreyeckland ce 16/10/2019 : Agathe a répondu aux questions du journaliste Pierre Maurer la veille de notre voyage à Nancy pour rencontrer les écrivains !
Dans Le Ghetto intérieur l’auteur évoque la vie de son grand-père paternel Vicente Rosenberg qui est un juif polonais et s’est installé en Argentine, à Buenos Aires, avec sa femme et ses enfants. L’histoire se déroule pendant la Seconde Guerre Mondiale. Ayant l’habitude de communiquer avec sa mère qui vit dans le ghetto de Varsovie, Vicente comprend au fur à mesure des lettres qui sont envoyées par sa mère que la vie en Pologne commence à devenir dure. Il y lit que l’antisémitisme monte de plus en plus en Europe. Vicente tombe alors dans la culpabilité, il s’en veut d’avoir laissé sa mère et son frère à Varsovie, il a l’impression d’avoir abandonné sa famille.
Dans ce livre on ressent la tristesse du personnage de Vicente qui va se renfermer sur lui-même. Il a beaucoup de chagrin d’avoir laissé sa famille toute seule. Au fil de la lecture on sent une certaine déshumanisation chez Vicente. On ressent vraiment ce que perçoit le grand-père de l’auteur. C’est un roman fort et étouffant. Le livre est amplement descriptif et laisse beaucoup de places aux détails, mais il est assez facile à lire, le vocabulaire est assez adapté aux jeunes. Une histoire captivante ! L’auteur souligne bien l’horreur subit par les juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale. Il veut montrer que l’histoire qu’ont vécu les Juifs n’étaient pas que dans les camps ou les ghettos mais aussi à ceux qui se sont exilés et ont abandonné leurs familles, la tristesse qui ressente. C’est un bel hommage d’un petit fils a son grand-père. C’est un livre que j’ai trouvé dur dans la moralité de l’histoire. On y sent une sorte de tension. C’était aussi une lecture assez éprouvante et douloureuse. Bien que je n’aime pas trop lire, j’ai trouvé l’histoire captivante. On a envie de continuer la lecture et on se sent directement plongé dans l’histoire. On se sent formellement dans l’histoire. Peut-être que les lettres que Vicente reçoit y contribuent : en effet on a parfois l'impression qu'elles s'adressent à nous. C’est un livre que je conseille aux personnes qui sont passionnées par l’Histoire surtout par la Seconde Guerre Mondiale car cet ouvrage témoigne bien de la vie des Juifs et de l’horreur nazie. Par Garance et Armelle Garance : De quoi est-ce que ça parle ? Une famille en apparence heureuse et soudée bascule suite a une accusation de viol…. c’est cela le thème du dernier roman de Karine TUIL qui est en lice pour le prix Goncourt des lycéens 2019. Armelle : En apparence, le couple Farel est étincelant. Jean, le héros, est un est un célèbre journaliste politique de 70 ans, très présent sur les plateaux télé. A 43 ans, sa femme Claire est une essayiste connue pour ses engagements féministes. Leur fils, Alexandre est un étudiant dans une université américaine de prestige. Tout semble réussir à cette famille soudée... jusqu’à ce qu’Alexandre soit accusé de viol . C’est le début de la chute des Farel... Garance : C’est un thème peu fréquent car son sujet principal est le viol mais aussi les liens familiaux. Le narrateur insiste sur le fait que Jean décide de tout dans cette famille, il prend les décisions : c’est lui le chef. Sinon, pour le style, j'ai trouvé que dès le début, le lecteur est frappé par les longues phrases de l’auteur qui peuvent rendre la lecture assez pesante. Armelle : Moi j'ai trouvé que le vocabulaire de ce roman nous rapproche de la réalité et trouve une résonance avec l’actualité puisque Karine TUIL, l’auteure, écrit sur les réseaux sociaux, comme par exemple sur Twitter. Je pense que ce livre est assez dramatique étant donné que «tout allait bien», mais cette histoire de viol remet tout en question. C'est assez prenant : Le lecteur s’interroge sur le résultat de l’accusation de viol d’Alexandre : va t-il aller en prison ou bien réussir à sortir de cette histoire grâce à son père, Jean, ou même sans lui ? Garance : Les personnages sont assez contradictoires : Le personnage de Jean Farel fait très attention à son image et a peur de se faire virer de sa célèbre émission de radio à laquelle il tient beaucoup. Claire, quant à elle, est une femme très féministe mais quand son fils est accusé de viol, elle le défend. Et d’ailleurs, à cause de cette raison, elle reçoit des commentaires à caractères vulgaires sur les réseaux sociaux, ce qui la touche assez, car elle ne sait plus quoi faire après cela. On sent qu’Alexandre campe sur ses positions ; il n’a pas violé cette fille ! Et il ne semble pas vouloir l’aide de ses parents et plus particulièrement de son père. Armelle : Mais on découvre tous les secrets que cette famille en apparence intouchable. Un effet papillon se déclenche et tout ce qu’ils ont caché menace de se dévoiler au grand jour. Cela nous donne envie d’en savoir plus sur l’histoire et nous pousse a continuer à lire jusqu’à la fin. Garance : Pour ma part, même si l’histoire est intéressante, j’ai eu du mal à entrer dans ma lecture et à comprendre les rapports entre chaque personnage, à comprendre leur âge. Cependant, cela s’améliore au fil de ma lecture. Armelle : Effectivement, j’ai aussi eu du mal à m’immerger dans le texte, on a du mal à se situer dans le temps. Mais comparée à toi, j’ai apprécié et j’ai réussi à me plonger dans l’histoire du roman plus vite. Ce qui m’a réellement attiré, c’est le fait que cette situation n’est pas commune mais cela peut quand même arriver et on n’en parle pas assez. Les lecteurs peuvent s’identifier à l’histoire. Garance : Finalement, nous recommandons la lecture de ce roman de Karine Tuil et nous pensons qu’il est bien parti pour remporter le prix.
Je vais vous parler aujourd’hui du Ghetto intérieur, un roman de Santiago H. Amigorena. Il raconte l’histoire de Vicente, son grand-père, qui est marié et a trois enfants. Il est parti a Buenos Aires alors que sa famille est restée à Varsovie.
Ce roman porte sur un thème tristement connu dans de nombreuses familles. Il parle d’une personne dont les proches sont dans le ghetto de Varsovie lors de la seconde Guerre Mondiale. La mère de Vicente va lui écrire des lettres racontant leurs conditions de vie : la faim, la misère et la peur. Nous partageons alors les sentiments de Vicente, ceux-là mêmes qui vont l'amener à se murer dans le silence. Vicente et sa famille sont juifs, ce qui va l'amener à se poser des questions sur son sentiment d’appartenance. Il ne sait pas s’il se sent juif, polonais ou argentin. Pourtant, lors de la guerre, le fait que sa famille soit juive a plus compté que le reste. Il éprouve également de la culpabilité. Il pense qu’il aurait dû plus insister pour que sa famille vienne à Buenos Aires. Il pense que c’est de sa faute si sa famille est dans le ghetto. A cause de cette culpabilité, il décide de ne plus parler. J’ai apprécié le fait que l’histoire soit racontée par le petit-fils de Vicente. Il n’a pas vécu la guerre et il y a un travail de mémoire. Ceci nous rapproche de l’histoire car nous n’avons pas vécu la guerre non plus. Je trouve que c’est intéressant d’avoir le point de vue de Vicente qui est loin car il n’est pas dans le ghetto et il ne peut que l'imaginer, tout comme nous.
On passe de l'un à l'autre et cela engendre des pages plutôt comiques. Allez, voici un extrait du livre qui m'a fait beaucoup rire : « Quoi ? J’en sais rien, fais pas chier avec tes questions à la con, c’est pas le jour. Putain de chien de dentiste. En plus, il paraît qu’il a la tête de cinglé de Nicholson. Quelle heure il est cet enculé doit être encore chez lui en train de se branler devant ses corn-flakes de merde. Je vais te dire, il a intérêt à me soigner first class Nicholson, sinon, crois-moi, je l’ouvre en deux ce fils de pute. » … Donc si vous voulez défier les codes et la norme, lisez ce livre !
De plus, l’univers carcéral est bien décrit, même trop bien. Si vous voulez en apprendre plus et élargir votre culture générale, lisez ce livre qui décrit et approfondit tout les détails des conditions de vie en prison. Ce livre pousse à la réflexion et éclaircit plusieurs zones d’ombres. On comprend l'enfermement : « Fermer les yeux. Dormir. C’est le seul moyen de sortir d’ici, de laisser les rats derrière soi. » nous dit Paul Hansen. La remise en question est de mise, ce livre raconte les rêves des détenus qui essaient de s’évader dans leurs pensées et pensent à leur passé. C’est un bon moyen de s’attacher et d’en apprendre plus sur chaque personnage comme Patrick Horton qui raconte son enfance et ses rapports avec son père : « dès que j’ai pu je me suis cassé de la maison. Aujourd’hui, ce con est à la retraite. Ma mère est toujours avec lui. Je l’appelle au téléphone de temps en temps. On parle jamais de lui. Comme s’il était mort. ». C'est comme si les personnages ne peuvent jamais refouler qui ils sont vraiment. Je vous recommande ce livre qui a été pensé pour vous plaire et vous faire accrocher. Rendez-lui hommage en lisant son œuvre et rendez-vous compte qu'une personne dans le monde peut être en train de vivre ce que vous lisez même s'il ne lit pas de la même façon. N’est-ce pas excitant ? Alors foncez !
Ce qui rend aussi ce livre assez difficile à lire c’est la composition, les sujets se succédant rapidement.
Les personnages restent assez mystérieux tout au long du roman la seule personne dont on connaît à peu près l’histoire au début du roman est l’auteur car le livre se focalise uniquement sur son point de vue. Le père de l’auteur quant à lui ne veut rien savoir de ce qui est arrivé à son propre père, pour l’histoire de Paol, le grand-père de l’auteur, nous apprendrons uniquement ce que l’auteur sait et nous découvrirons peu à peu ce qui lui est arrivé... Loïc Bettali |
2GT2Les élèves participent au jury du Prix Goncourt des lycéens 2019 : Avis, témoignages, réalisations à partir des oeuvres lues, extraits et lectures partagées ! Catégories
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